Les textes pour nous aider à reconstituer l’historique de cette chapelle sont dans l’état actuel des recherches, presque inexistants. L’histoire de la chapelle Ste Marguerite doit être très certainement liée à l’histoire du Château de la Chapelle Villars et à ses propriétaires successifs : les familles de Chuyer et de Villars, ainsi qu’à la famille de La Chapelle qui possédait un domaine proche.


      La chapelle fut construite d’une seule nef (autrefois charpentée) d’une abside plein-cintre (en ruines) et de deux absidioles latérales en cul de four brisé. Les murs sont très épais et non doublés, aucun décor, ni sculpture, seul un bénitier massif en pierre. 
Le porche à l’ouest ouvre sur un élégant perron intérieur de quelques marches qui descendent au niveau de la nef pavée de grandes dalles en bon état de conservation.


      Le clocher est construit au-dessus de l’absidiole nord voûtée en voûte d’arêtes. L’accès au 1er étage du clocher se faisait par une curieuse construction sur le flanc nord de l’église. Ce premier étage était éclairé par une baie en plein cintre. A l’étage supérieur, deux baies géminées au nord et au sud, une baie simple plein-cintre à l’est et à l’ouest. Un toit très plat existait encore il y a peu de temps.
      La cloche est couronnée d’une inscription latine en caractère gothique, son diamètre à l’orifice est de 0,57m. Celle-ci date de 1515 et a été classée le 12 février 1964.

      Tout incite à penser dans cette construction que nous nous trouvons en présence d’une chapelle du 1er âge roman, pratiquement pas remaniée, contrairement aux églises de Condrieu, d’Ampuis, mentionnées également en 984 comme possessions de l’Eglise de Lyon. Il semble que cette chapelle fut détruite lors du passage du Baron des Adrets, reconstruite et agrandie au XVIIe siècle. Ce lieu de culte, dans son volume actuel, date du début du XVIII ème siècle, période à laquelle le clocher roman tardif et les deux absidioles furent ajoutés à un précédent bâtiment du XII ème siècle, qui comprenait une seule abside et une nef plus courte, avec de petites ouvertures dont on retrouve les vestiges.

      L’entrée de l’église se faisait alors par la petite porte côté sud. Déjà mentionnée au IXe siècle dans un cartulaire d’une abbaye viennoise, la chapelle était probablement alors une simple pièce d’une maison forte dont on retrouve des traces dans le hameau. Le christianisme était présent dans le Pilat depuis des siècles, à la période romaine et au sombre Haut Moyen Age.

      Pendant la Révolution, la chapelle fut dévastée, puis reconstruite vers 1820 : de grandes ouvertures furent percées. Les statues dans le goût troubadour qui se trouvent dans la nef, sont de cette époque.

 

      Les chemins qui se croisent au pied de la chapelle Ste Marguerite sont des voies très anciennes. Le chemin venant du col de GRENOUZE est resté dans un état moyenâgeux. Celui qui va de LA CHAPELLE VILLARS au col de PAVEZIN est une route goudronnée qui a perdu beaucoup des marques de son ancienneté. La voie descendant du col de GRENOUZE porte des traces de construction celte : petit empierrage du sol, mur protecteur à double paroi.


      Le site de la Vieille Chapelle, sur un piton, lieu d’observation, près d’une source, a les caractéristiques recherchées par les druides, prêtres celtes, pour la célébration de leur culte, comme à la chapelle de SEMONS à TUPIN-SEMONS. 


      Plus loin, en dessous du hameau du PRAS, on retrouve des traces archéologiques d’un camp celte. Il semble que nous soyons sur une des voies de pénétration des invasions celtes, qui arrivaient en bateau jusqu’à VERIN ou CONDRIEU, traversaient le massif du PILAT par les cols de GRENOUZE ou PAVEZIN pour rejoindre la vallée du GIER, puis le bassin de la LOIRE. Les romains utilisèrent ensuite ces voies en les améliorant. Du col de GRENOUZE à VERIN, on traverse des hameaux dont, par la toponymie, on retrouve les origines romaines ou médiévales.  

      Au XVe siècle, la découverte du charbon dans la vallée du GIER redonna un essor à ces vieux chemins. Les mineurs, simples paysans, extrayaient le charbon de leurs champs, livraient à dos de mulet leur production aux négociants et bateliers de CONDRIEU et VERIN. Il y aurait eu plus de 700 mulets qui journellement descendaient le charbon vers le Rhône. Ils circulaient par groupes de 10 ou 20 mulets, leurs grelots annonçaient leur passage. Les vignerons trouvant un débouché pour leurs vins, s’installèrent tout au long de ces voies.Ce fut une période de prospérité pour cette région.
Au XVIIIe siècle, les compagnies de muletiers disparurent avec l’ouverture du canal du GIER qui facilitait le transport du charbon. Ces chemins furent rendus à leur vie locale, empruntés par les paysans pour l’exploitation de leurs terres et de leurs forêts, par les chasseurs, par les écoliers qui, en sabots et galoches, venaient à l’école qui jouxtait la chapelle Sainte Marguerite.

      Après la construction de l’église de la CHAPELLE VILLARS, à la fin du XIXème siècle, le hameau fut délaissé.


      L’église abandonnée n’avait plus de toit lorsque l’Association pour la sauvegarde de la Vieille Chapelle fut créée en 1983, ne cessant depuis de restaurer, d’entretenir, d’améliorer ce site si bien choisi par les Celtes, pour en faire un lieu de réflexion et de rencontres.